1-1-124. Gösta Mittag-Leffler to H. Poincaré
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Mon cher ami,
J’ai parcouru avec le plus vif intérêt votre communication remarquable dans les Comptes rendus sur les fonctions abéliennnes.11 1 Poincaré 1895b; Valiron (dir.) 1950, 379–383. J’ai une demande de me rédiger le mémoire développé là-dessus pour les Acta.22 2 Poincaré publiera un mémoire sur les fonctions abéliennes au Journal de Mathématiques pures et appliquées (Poincaré 1895a; Valiron 1950, 384–468).
Merci de l’aide que vous m’avez donnée dernièrement ensemble avec M. Hermite dans la lutte contre la commission du budget. La question sera décidée seulement après les pâques. Les deux chambres sont resté[es] d’opinion]s[ différentes et maintenant il y aura un vote commun.33 3 Mittag-Leffler avait demandé l’appui de ses amis mathématiciens français pour conserver la subvention des Acta mathematica. Hermite organise en France les initiatives de soutien. En particulier, il enverra un télégramme signé par les plus éminents académiciens mathématiciens français : Mon télégramme vient de partir, je ne puis m’empêcher de vous adresser tous mes vœux pour que vous sortiez victorieusement des difficultés dans lesquelles vous êtes engagé [… ]. (Hermite à Mittag-Leffler, 29.03.1895, cité par Dugac 1989b, 27) Un peu plus tard, Hermite écrira à Poincaré : Je suis chargé par M. Mittag-Leffler de vous exprimer sa profonde reconnaissance pour avoir bien donné l’appui de votre nom à la démarche qui a été faite dans l’intérêt des Acta auprès du parlement suédois. Le télégramme que j’ai envoyé et les noms de ceux qui l’ont signé ont été lus à la diète, le résultat malheureusement n’est pas entièrement satisfaisant. La chambre des députés a voté pour le Journal, le Sénat a voté contre, le vote commun qui sera définitif décidera du sort d’une entreprise aussi utile à la science qu’honorable pour la Suède. M. Mittag-Leffler contribue personnellement chaque année pour 3000 F à la publication de son recueil, la subvention que veut lui retirer la commission du budget lui est indispensable, et une diminution de cette subvention serait une charge qu’il supporterait difficilement. Le roi Oscar a pris à la question le plus vif intérêt ; malgré les préoccupations extrêmement graves de la crise actuelle qui met la couronne en péril il a lui-même fait connaître à M. Mittag-Leffler la résolution de la commission, les votes des deux chambres à la diète, en l’informant qu’il avait télégraphié au Ministre de l’Instruction publique de faire les plus grands efforts pour sauver les Acta. Ne pourrions-nous pas ici seconder l’intention du roi par une démarche que je viens soumettre à votre appréciation, en vous demandant votre concours si vous partagez mon sentiment. Elle consisterait à faire parvenir par la voie diplomatique, au Ministre de Suède et de Norvège, M. Due [l’ambassadeur de Suède en France], le vœu des géomètres français pour la continuation des Acta, leur reconnaissance pour les services signalés que leur rend cette publication, son incontestable importance et le grand éclat qu’elle jette sur la science de la Suède. Quelques mots de vous au Ministre de l’Instruction publique [Raymond Poincaré] le convaincraient qu’il y va d’un intérêt très sérieux, vous pourriez obtenir sa sympathie pour une cause à laquelle nous tenons beaucoup, et son appui pour faire parvenir le témoignage de nos sentiments au gouvernements suédois. Ce serait une occasion pour joindre les noms de Hadamard, Goursat, Painlevé et d’autres à ceux des signataires de la précédente dépèche, lui donner plus de poids auprès des membres de la diète qui certainement ne verraient point sans satisfaction l’intérêt des mathématiciens français pour une œuvre scientifique fondée à Stockholm. [… ]. (Hermite à Poincaré, cité par Dugac 1989a, 193)
M. Appell m’a envoyé votre rapport sur Petrini et Bjerknes.
Je vous suis fort reconnaissant si vous voudriez bien faire quelques
changements que je me suis
permis d’indiquer dans une lettre à
M. Appell44
4
Appell avait annoncé l’envoi d’une première rédaction du rapport
sur Bjerknes et Petrini le 14 mars:
Nous avons terminé notre rapport, Poincaré et moi. Je
vous le communiquerai en entier, si vous le désirez, quand
vous m’aurez indiqué votre adresse actuelle. Mais il me semble
que les conclusions seules vous intéressent. La première
partie du rapport occupe une étendue au moins triple de celle
des conclusions : elle contient une analyse sommaire des travaux
de M. Petrini et Bjerknes. Puis viennent les conclusions que
je vous envoie et qui sont approuvées et signées par Poincaré
et par moi. [… ] Nous n’expédierons le rapport officiel qu’après
votre réponse. [… ]
Conclusions
Les travaux de M. Petrini témoignent donc d’un esprit ingénieux
et d’un réel mérite ; nous n’hésitons pas cependant à
leur préférer ceux de M. Bjerknes qui a fait preuve d’une
bien plus grande originalité et qui a laissé sa marque personnelle
dans l’une des théories les plus intéressantes de la physique
moderne. Il a déployé une rare habileté expérimentale ;
il a montré en même temps une parfaite intelligence des méthodes
de la physique mathématique et a su les appliquer avec discernement
aux questions les plus difficiles. Il est donc parfaitement apte
à la fonction qu’il sollicite. (IML)
Appell poursuit alors sa lettre avec un commentaire plus
personnel.
A la vérité, il est plutôt physicien que mécanicien ;
il a rarement eu l’occasion de s’occuper des questions relatives
aux principes généraux de la mécanique rationnelle, et,
si les quelques pages qu’il a écrites à ce sujet, à propos
d’expériences de son père, montrent qu’il les possède parfaitement,
il n’en est pas moins vrai qu’il n’a consacré à cette branche
de la Science qu’une faible partie de ses efforts.
Mais il est évident que, dans l’état actuel des choses, les
savants se spécialisent de plus en plus que la Mécanique
et la Physique Mathématique tendent à devenir des sciences
entièrement distinctes et qu’il devient impossible de rencontrer
des hommes également éminent dans l’une et dans l’autre.
(IML)
Le 22 mars, Appell envoie le rapport complet. La réponse
de Mittag-Leffler explique les circonstances pour lesquelles
Mittag-Leffler demande des modifications (dont il propose une
rédaction) au rapport rédigé par Poincaré et Appell..
Je vous renvoie le rapport sur MM. Petrini et Bjerknes avec
indication des changements que j’aimerai à voir faits. La chaire
de physique générale est vacante dans cet instant. Il y a
un seul qui s’est présenté M. Arrhenius. Lord Kelvin m’écrit
sur lui dans une lettre confidentielle.
J’aimerais donc de faire nommer M. Bjerknes pour cette chaire
de physique générale qui lui ira d’une tout autre manière
que la chaire de mécanique et de mathématique physique. Pour
arriver à ce but, il sera nécessaire de dire franchement
la même chose que vous m’avez dit dans une lettre antérieure
dont je vous envoie ici la copie. J’ai déjà montré la lettre
à plusieurs de mes amis. M. Bjerknes n’est pas l’homme pour
une chaire de mécanique. Ses connaissances mathématiques
sont bien trop faibles. Il ne connaît pas par exemple un mot
sur les fonctions elliptiques.
S’il est nommé une fois pour la chaire de mécanique, je ne
pourrai plus après amener un changement. Et j’aimerais bien,
comme vous concevez facilement, de réserver cette chaire à
quelqu’un de mes élèves qui serait aussi fort dans les mathématiques
que dans les applications.
Aidez moi, je vous en prie ; faites une bonne rédaction française
de mon brouillon et présentez le à Poincaré. Il faut s’exprimer
à peu près comme vous le faisiez dans votre lettre. Sans
cela, M. Bjerknes sera nommé. Il y a dans la direction de l’université
un tas de bons bourgeois qui ne comprennent pas les mots couverts
et qu’il faut faire sauter la vérité devant les yeux pour
ce qu’il croient. (IML — Brefkoncept 1739)
Mittag-Leffler propose donc de changer radicalement la conclusion
du rapport de Poincaré et Appell. Il suggère la rédaction
suivante :
Ils [les travaux de Petrini] ne paraissent pas pourtant être
de valeur suffisante pour faire mérites à l’auteur l’avantage
d’occuper la chaire de mécanique rationnelle et de physique
mathématique à l’université de Stockholm.
Si nous oserons donner un conseil à l’université il serait
de créer à M. Bjerknes une chaire de physique générale
et d’attendre à pourvoir d’une manière définitive à la
chaire de mécanique rationnelle et de physique mathématique
jusqu’au moment où on pourrait trouver un savant pour occuper
cette place dont les travaux allaient plus que ceux de M. Bjerknes
dans la direction mathématique. Avec le nombre d’élèves
de mathématiques très distingués qui sortent de l’université
de Stockholm il ne peut tarder très longtemps avant qu’il se
trouve quelqu’un entre eux qui sera parfaitement apte d’occuper
la chaire vacante.
C’est dans le cas seulement qu’une chaire de physique générale
ne pourra pas être créée pour M. Bjerknes que nous conseillons
à l’université à faire nommer M. Bjerknes profeseur de
physique mathématique. Il serait dans ce cas très à désirer
que la chaire de mécanique rationnelle et de physique mathématique
serait partagée en deux chaires une pour la mécanique rationnelle
et une autre pour la physique mathématique.
Dans tous les cas nous trouvons que les mérites de M. Bjerknes
sont tels qu’il est parfaitement digne des récompenses que
l’université pourra lui accorder. (IML)
Le rapport définitif de Poincaré et Appell reprend pour
l’essentiel les propositions de Mittag-Leffler et propose de “réserver
à M. Bjerknes une chaire de physique générale et de surseoir
à la nomination d’un professeur de mécanique rationnelle
et physique mathématique jusqu’au moment où se produirait
un candidat dont les travaux auraient été poussés dans
la direction mathématique plus loin que ceux de M. Bjerknes”.
Appell et Poincaré concluent leur rapport en affirmant qu”’avec
le nombre d’élèves très distingués que forme chaque année,
l’Ecole supérieure de Stockholm”, la chaire de Physique mathématique
devrait être rapidement occupée mais que “les mérites de
M. Bjerknes comme expérimentateur, son intelligence parfaite
de la physique moderne [… ] le rendent digne des récompenses
personnelles que l’Université voudra bien lui accorder”.
Le rapport de Appell et Poincaré sur les mérites de MM. Petrini
et Bjerknes est transcrit dans
Walter, dir. 2007,
§ 2-62-3.
C’est que la chaire de
physique générale est aussi vacante dans cet instant. Un seul s’est
présenté M. Arrhenius.55
5
Le fond de l’affaire
qu’expose Mittag-Leffler, concernant le recrutement des professeurs de
Physique mathématique et de Physique générale réside
sûrement principalement dans la candidature d’Arrhenius. En
effet, bien que celui-ci ait obtenu en 1891 un poste d’enseignement
à la Högskola, en partie grâce à l’appui de Mittag-Leffler,
alors recteur de cette université, leurs relations s’étaient
rapidement détériorées et ils ne cachaient guère leur
antipathie réciproque. Celle-ci s’exprimera avec vigueur quelques
années plus tard lors de la désignation d’un certain nombre
de prix Nobel. Dans son livre sur la fondation des prix Nobel
scientifiques, Crawford évoque l’épisode de la nomination
d’Arrhenius comme professeur :
L’établissement de la Högskola, lent et difficile,
s’accompagna d’une série de conflit qui culminèrent vers
le milieu des années 1890 [… ]. La raison des désaccords
qui se manifestèrent à la Högskola était l’existence
de deux factions qui s’opposaient sur les buts principaux de
l’institution. L’une de ces factions était dirigée par Mittag-Leffler
et défendait l’idée de Lehrfreiheit, c’est-à-dire d’un
enseignement et d’une recherche au plus haut niveau, effectués
en toute liberté, sans se préoccuper d’examens ou de diplômes.
L’autre faction, dirigée par Pettersson, comprenait Arrhenius
et Bjerknes ; elle souhaitait que la Högskola devînt
une université complètement structurée, disposant du droit
de décerner des diplômes, avec le même éventail de sujets
que les universités d’Etat.
L’élection de Pettersson au poste de recteur en 1893, suivie
de celle d’Arrhenius qui occupa cette fonction de 1897 à 1901,
furent autant de victoires marquantes pour ce groupe, remportées
au prix de confrontations ouvertes avec la vieille garde dirigée
par Mittag-Leffler. En 1895, la réélection de Pettersson
au poste de recteur ne fut obtenue qu’après un interminable
combat [… ]. Quatre mois plus tard environ, en mai 1895, un
nouveau conflit éclatait à propos de la nomination d’Arrhenius
à la chaire de physique nouvellement créée. Manifestant
par là sa volonté de bloquer Arrhenius, Mittag-Leffler réussit
à faire appel à trois experts, dont lord Kelvin, pour juger
de la compétence d’Arrhenius. Le jugement de Kelvin fut négatif,
mais il fut transmis à Mittag-Leffler dans une lettre personnelle
au lieu de l’être par un avis officiel envoyé à la Högskola,
comme l’exigeait les règlements de nomination. Dans ces conditions,
le nouveau recteur Pettersson put le désavouer [… ].
La décision finale du directoire en faveur d’Arrhenius fut
sans doute due autant à la défense intelligente que Pettersson
fit de son ami qu’aux témoignages conjugués d’une pléiade
de savants allemands (parmi lesquels L. Boltzmann, W. Hittorf,
F. Kohlrausch, W. Ostwald et E. Warburg).
(Crawford 1984, 53–54)
Dans sa lettre adressée à Mittag-Leffler le 22 février,
Kelvin exprimait une opinion extrêmement sévère sur les
capacités d’Arrhenius :
I had formed a decided opinion that the papers which you
sent me do not contain evidence that Mr. Arrhenius is qualified
to be a professor of General Physics. They rather prove that
he is liable to be led by what seems to me very unphilosophical
conceptions and that in his experimental researches he tends
to find verifications of preconceived ideas which are by no means
well founded. (IML)
Kelvin termine sa lettre en disant qu’il va examiner plus
sérieusement les mémoires d’Arrhenius pour être sûr de
ne pas commettre d’injustice. Dans sa lettre du 4 mars, en précisant
qu’il n’enverra pas de rapport officiel à l’université et
se contentera de répondre de manière privée à Mittag-Leffler,
il exprime la même opinion en la justifiant à partir d’une
discussion serrée d’un résultat d’Arrhenius concernant la
charge électrique de la lune.
I do not feel that I have much to add to my letter to you
of the February, unless that the opinion which I expressed
in it, is illustrated and confirmed by the following : — I have
been very much interested in examining carefuly an astonishing
conclusion “that the moon possesses a charge of about twelve
hundred times as much electricity as the earth” which I find
in one of the packets of papers which you sent me. (IML)
Kelvin calcule que sous cette hypothèse la force électrique
sur la lune est 17300 fois plus importante que sur la terre,
ce qui lui apparaît fort improbable. Il se pose alors la question
de l’influence de la charge électrique de la lune sur la terre.
It seemed to me that so great an influence on our terrestrial
electricity could not possibly have been overlooked in consideration
of the observations hitherto made. (IML)
Kelvin arrive, après avoir comparé ses calculs aux observations
de Greenwich et Kew qu’il n’y a pas d’influence de la lune sur
la terre.
there was no influence of the moon of anything like the amount
which the “1200” would have entailed [… ]. The
results are absolutely decisive not merely against the “1200”
but against any sensible influence of the moon; or at all events
any influence discoverable without much fuller reduction of observations. (IML)
La conclusion de Kelvin est néanmoins moins critique que
le reste de la lettre pour Arrhenius:
I hope the University will come to a satisfactory conclusion
in respect to the Professorship and I hope it will not be too
disheartening to Mr Arrhenius who it seems to me has really the
capacity for doing good work. (W. Thomson à Mittag-Leffler
04.03.1895, IML)
Lord Kelvin m’écrit sur lui dans une lettre confidentielle. Je voudrais donc faire nommer M. Bjerknes pour la chaire de physique générale.66 6 William Thomson, Baron Kelvin of Largs. Il est donc surtout expérimentateur et il n’est pas très fort dans les mathématiques même s’il fait guider, comme vous le dites très bien, ces expériences par la bonne théorie. Il ne connaît pas par exemple les fonctions elliptiques.77 7 Les applications des fonctions elliptiques sont nombreuses et fécondes, entre autres en mécanique. Ainsi, dans son Traité des fonctions elliptiques et de leurs applications, Halphen insiste-t-il particulièrement sur celles-ci et étudie par exemple à l’aide des fonctions elliptiques les lignes géodésiques des surfaces de révolution du second degré (Halphen 1888, Chap. VII). Néanmoins, on ne peut pas conclure à partir de la seule ignorance de Bjerknes de la théorie des fonctions elliptiques quant à son incapacité à occuper une chaire de mécanique, ni même sur l’insuffisance de ses connaissances théoriques.
Vous concevez facilement que j’aimerais voir la chaire de mécanique occupé[e] par quelqu’un qui soit plus fort dans les mathématiques. M. Bjerknes une fois nommé, il me sera impossible de faire faire après une changement. Maintenant, on veut faire quelque chose pour M. Bjerknes mais il faut le mettre dans la situation qui lui va le mieux. C’est seulement de cette manière qu’il nous deviendra d’utilité réelle.88 8 Variante: “… d’utilité réelle. Notre université est parfaitement libre sur ce rapport que nous pouvons créer telles chaires que nous voulons.”
Je vous prie, mon cher ami, de faire tout ce que vous pourrez pour m’aider à arriver à mon but. Vous rendez de cette manière un grand service à l’université, vous faites dans la réalité un service à M. Bjerknes et vous me rendez un]e[ service personnel]le[.
Votre ami dévoué,
M. L.
ADftS 2p. IML 1738, Mittag-Leffler Archives, Djursholm.
Time-stamp: "19.03.2015 01:53"
Références
- The Beginnings of the Nobel Institution: the Science Prizes, 1901–1915. Cambridge University Press, Cambridge. Cited by: footnote 5.
- Lettres de Charles Hermite à Gösta Mittag-Leffler (1892–1990). Cahiers du séminaire d’histoire des mathématiques 10, pp. 1–82. External Links: Link Cited by: footnote 3.
- Sur la correspondance de Borel et le théorème de Dirichlet-Heine-Weierstrass-Borel-Schönflies-Lebesgue. Archives internationales d’histoire des sciences 39, pp. 69–110. Cited by: footnote 3.
- Traité des fonctions elliptiques et de leurs applications, Volume 2. Gauthier-Villars, Paris. External Links: Link Cited by: footnote 7.
- Remarques diverses sur les fonctions abéliennes. Journal de mathématiques pures et appliquées 1 (3), pp. 219–314. External Links: Link Cited by: footnote 2.
- Sur les fonctions abéliennes. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences de Paris 120, pp. 239–243. External Links: Link Cited by: footnote 1.
- Œuvres d’Henri Poincaré, Volume 4. Gauthier-Villars, Paris. External Links: Link Cited by: footnote 1, footnote 2.
- La correspondance d’Henri Poincaré, Volume 2: La correspondance entre Henri Poincaré et les physiciens, chimistes et ingénieurs. Birkhäuser, Basel. External Links: Link Cited by: footnote 4.