3-48-3. François-Félix Tisserand: Rapport à l’Académie des sciences de Paris
Paris, 1892 Novembre 4
Note sur les travaux de M. Poincaré11 1 L’évaluation par Tisserand des travaux de Poincaré a eu lieu lors de la vacance d’un siège au Bureau des longitudes revenant à l’Académie des sciences, provoquée par la mort d’Ossian Bonnet (1819–1892). Le rapport élogieux de Tisserand a contribué à l’élection de Poincaré à ce siège au Bureau des longitudes le 4 janvier 1893.
M. Poincaré est aujourd’hui, en France et même en Europe, le seul géomètre possédant à fond tous les secrets de l’Analyse mathématique la plus élevée, en même temps que les théories les plus délicates de la Mécanique Céleste et de la Physique mathématique.
Il a fait faire dans ces dernières années de très grands progrès à l’astronomie, pour ce qui concerne la figure et les mouvements des corps célestes. Sortant des voies battues depuis les admirables travaux de Lagrange et de Laplace, il a trouvé des voies nouvelles dont on peut attendre encore de féconds résultats. Sa place est marquée au Bureau des Longitudes pour y représenter l’Académie des Sciences, et particulièrement la section de géométrie.
Nous avons des représentants éminents de la Physique et de l’Astronomie physique, mais il nous faut un géomètre.
Le Bureau des Longitudes tirera un grand secours de la présence de M. Poincaré; d’autre part son rare talent y prendra un nouvel essor parce que nous lui présenterons bon nombre de questions à résoudre.
C’est ainsi que se continuera le rôle glorieux, et presque spécial à la France, dans l’application des théories mathématiques au développement de l’astronomie; le Bureau des Longitudes y a contribué puissamment avec Lagrange, Laplace et Poisson; la tradition serait dignement continuée par M. Poincaré.
F. Tisserand
ADS 1p. F17 13569, Archives nationales françaises.
Time-stamp: "19.10.2016 17:32"