3-38. Joseph Perrotin
Fils d’un agent des télégraphes, Joseph Perrotin (1845–1904) a enseigné au lycée de Pau, avant de faire des études de mathématiques et d’astronomie à la Faculté des sciences de Toulouse, où il a fait la connaissance de Félix Tisserand, directeur de l’Observatoire de Toulouse. Tisserand a accueilli Perrotin à l’Observatoire en tant qu’aide astronome en 1873; l’année suivante il est devenu astronome adjoint, et en 1879, il a soutenu une thèse à la Faculté des sciences de Paris sur la théorie de Vesta.
Entre 1880 et 1889, il participa à diverses missions scientifiques importantes, dont l’observation du passage de Vénus devant le Soleil (le 6 décembre 1882, à Carmen-de-Patagones, en Patagonie, Argentine) et trois calculs de la différence des longitudes (Nice-Paris, Paris-Milan et Nice-Ajaccio-Ile Rousse).
Parallèlement, Perrotin suivit les installations et la construction d’un observatoire astronomique à Nice, financé par le banquier et académicien libre Raphaêl Bischoffsheim (1823–1906). Le Bureau des Longitudes le désigna comme directeur de cet observatoire.
Parmi les études de Perrotin se trouvent la théorie analytique des perturbations de Vesta, la découverte de divers astéroïdes et le calcul de leurs perturbations, et la description des surfaces des planètes Vénus et Mars. Perrotin a notamment confirmé l’existence d’une rotation inattendue de Vénus en plaçant un objectif à 2740 m au-dessus du niveau de la mer (sur le Mont Mounier, dans les Alpes-Maritimes). Avec la collaboration de Martial Simonin, il a entrepris en 1902 des mesures de la vitesse de la lumière sur un parcours aller-retour entre l’Observatoire de Nice et le Mont Vinaigre.
Directeur des Annales de l’Observatoire de Nice à partir de 1887, Chevalier de la Légion d’honneur, et deux fois lauréat du prix Lalande (1875 et 1884), Perrotin fut élu correspondant de l’Académie des sciences de Paris, section d’astronomie en 1892, et correspondant du Bureau des longitudes en 1894.11 1 Une appréciation détaillée des travaux de Perrotin a été publiée dans Astronomische Nachrichten 165(3952), 1904, 253–256.
Deux lettres ont été retrouvées de la correspondance entre Perrotin et Poincaré. Les deux lettres sont écrites par Perrotin, et elles ont toutes les deux un lien au Bureau des longitudes. Une lettre de 1894 (3-38-2) fait part de “projections lumineuses” de la surface de Mars, observées par un assistant de Perrotin à travers la lunette du grand équatorial. L’autre lettre est de 1899 (3-38-1); elle répond à une lettre de Poincaré, qui sollicitait au nom du Bureau des longitudes le prêt du cercle portatif de Gautier appartenant à l’Observatoire de Nice, afin de réaliser une nouvelle mesure de la différence de longitude entre les observatoires de Greenwich et Paris.
Time-stamp: " 6.10.2018 02:25"