2-58. Vito Volterra

Vito Volterra (1860–1940) est engagé vers 1877 comme préparateur au laboratoire de physique de l’Institut technique Galileo Galilei à Florence. Il s’inscrit à la faculté des sciences naturelles de l’université de Pise en 1878, et un an plus tard, après avoir étudié le latin et le grec, il intègre l’École normale de Pise, où il suit les cours de Ulisse Dini et Enrico Betti.11 1 Sur la jeunesse de Volterra, voir les documents édités par Giovanni Paoloni (1990).

Il soutient une thèse de physique en 1882 à l’université de Pise, où il devient professeur de mécanique rationnelle en 1883. En 1893 il accepte la chaire de mécanique rationnelle et de mécanique supérieure à l’université de Turin, et en 1900 il succède à Eugenio Beltrami dans la chaire de physique mathématique et mécanique céleste à l’université de Rome. Il est élu correspondant pour la section de géométrie à l’Académie des sciences de Paris en 1904, à la place de Luigi Cremona.22 2 Comtes rendus hebdomadaires de l’Académie des sciences 138, 673. En 1905 il est nommé sénateur du royaume d’Italie.

Volterra contribue à plusieurs domaines mathématiques; il a fondé la théorie des fonctionnels, d’où sont sorties les équations intégro-différentielles; il s’intéresse également à la biologie mathématique, et voit la dynamique des populations comme une question de dynamique classique. Dans une communauté scientifique italienne dominée par des mathématiciens, Volterra est un mathématicien renommé, et une figure éminente. En 1907 il devient le premier président de la société italienne pour le progrès des sciences (Galdabini et Giuliani, 1988, 129). A partir de 1925, Volterra est président de l’Accademia dei Lincei, mais les fascistes sont déjà au pouvoir, alors que Volterra est démocrate et juif. Il refuse de faire serment au régime de Mussolini, et est obligé de quitter à la fois sa chaire à l’université de Rome, et les académies scientifiques italiennes.33 3 Sur la vie et les travaux de Volterra, voir le DSB, Pérard (1941), Whittaker (1941), Goodstein (1984), Bottazzini (1994), Fichera (1994), et J. Gray (2001).

La correspondance transcrite ici traverse près d’un quart de siècle, pendant lequel Volterra et Poincaré ont eu l’occasion de se voir à plusieurs reprises. Lorsque Poincaré souffre d’un malaise pendant le congrès des mathématiciens à Rome en 1908, Volterra à l’occasion de lui montrer son amitié, qui est appréciée par Poincaré (§ 58.10). De même, Volterra soutient la candidature de Poincaré pour le prix Nobel de physique de 1910 à 1912 (§§ 62.27, 62.32, 62.34). Le 2 décembre 1911, Volterra est invité par le vice recteur de la Sorbonne de faire une série de leçons et de conférences; Volterra accepte, et donne des leçons sur la théorie de fonctions de lignes à Paris de janvier à mars.44 4 Paoloni, dir, 1990, 86–87. Les notes Joseph Pérès sont éditées (Volterra 1913) dans la Collection de monographies sur la théorie des fonctions dirigée par Émile Borel. Quand Poincaré disparaît trois mois plus tard, Volterra rédige une appréciation de l’œuvre en analyse, physique mathématique, et mécanique d’un homme qu’il juge “trop moderne” pour être comparé à ses contemporains (Volterra 1914).

Time-stamp: "19.03.2015 01:56"

Références

  • U. Bottazzini (1994) Va’ pensiero : immagini della matematica nell’Italia dell’Ottocento. Il mulino, Bologna. Cited by: footnote 3.
  • P. Boutroux, J. Hadamard, P. Langevin and V. Volterra (1914) Henri Poincaré: l’oeuvre scientifique, l’oeuvre philosophique. Alcan, Paris. Cited by: V. Volterra (1914).
  • G. Fichera (1994) Vito Volterra and the birth of functional analysis. See Development of Mathematics 1900–1950, Pier, pp. 171–184. Cited by: footnote 3.
  • S. Galdabini and G. Giuliani (1988) Physics in Italy between 1900 and 1940: the universities, physicists, funds, and research. Historical Studies in the Physical and Biological Sciences 19, pp. 115–136. External Links: Link Cited by: 2-58. Vito Volterra.
  • J. R. Goodstein (1984) The rise and fall of Vito Volterra’s world. Journal of the History of Ideas 45, pp. 607–617. External Links: Link Cited by: footnote 3.
  • J. Gray (2001) Mathematics and natural science in the nineteenth-century: the classical approaches of Poincaré, Volterra and Hadamard. In Changing Images in Mathematics: From the French Revolution to the New Millennium, U. Bottazzini and A. Dahan Dalmedico (Eds.), Studies in the History of Science, Technology and Medicine, Vol. 13, pp. 113–136. Cited by: footnote 3.
  • G. Paoloni (Ed.) (1990) Vito Volterra e il suo tempo (1860–1940): Catalogo della mostra storico-documentaria. Accademia dei Lincei, Rome. Cited by: footnote 1, footnote 4.
  • A. Pérard (1941) Nécrologie: Vito Volterra (1860–1940). Cahiers de physique 3, pp. 51–58. Cited by: footnote 3.
  • J. Pier (Ed.) (1994) Development of Mathematics 1900–1950. Birkhäuser, Basel. Cited by: G. Fichera (1994).
  • V. Volterra (1913) Leçons sur les fonctions de lignes. Gauthier-Villars, Paris. External Links: Link Cited by: footnote 4.
  • V. Volterra (1914) L’œuvre mathématique. See Henri Poincaré: l’oeuvre scientifique, l’oeuvre philosophique, Boutroux et al., pp. 3–49. Cited by: 2-58. Vito Volterra.
  • E. T. Whittaker (1941) Vito Volterra, 1860–1940. Obituary Notices of Fellows of the Royal Society 3, pp. 690–729. External Links: Link Cited by: footnote 3.