3-29-2. Albert Cochon de Lapparent to H. Poincaré
Paris, mercredi soir [22.05.1907]
Cher confrère,
Désireux de vous donner satisfaction le plus tôt possible, non seulement j’ai écrit aujourd’hui des lettres pressantes à Sully Prudhomme et à M. de Mun; mais, après le Conseil rectoral de mon Université, j’ai passé à la Société d’Agriculture, où je savais trouver le Mis de Vogüé.11 1 L’université en question est l’Université Catholique, devenue par la suite l’Institut Catholique de Paris. Depuis 1900, Lapparent était membre de la Société nationale et centrale d’agriculture de France. Il a paru très impressionné par mes raisons et je crois que vous pourrez compter sur lui. Ensuite j’ai passé au Correspondant, où M. Lamy s’est montré tout aussi favorablement impressionné.
En dehors des raisons de personne et de principe que je fais valoir, je ne manque pas de rappeler à mes amis que, si mon élection a pu produire ce bon effet d’harmonie et d’approbation presque unanime qu’elle a rencontré, c’est à cause de votre désistement, et que ceux qui me portent intérêt doivent vous en savoir grand gré.
M. Lamy m’a conseillé d’aller voir Émile Ollivier, non pour le conquérir, puisqu’il vous est tout acquis : mais parce qu’il croit qu’après m’avoir entendu, M. Ollivier sera encore plus chaud et mieux armé pour vous défendre.22 2 Avocat, orateur parlementaire et publiciste, Emile Ollivier (1825–1913) était premier ministre lorsqu’il s’est présenté à l’Académie française. Appuyé par Adolphe Thiers (1797–1877), Ollivier fut élu le 7 avril 1870 au fauteuil 7. En 1906 il fut le doyen de l’Académie.
Je ne manquerai pas de faire cette visite. En attendant, demain, à deux heures, je monterai la garde à la porte des Quarante.33 3 Autrement dit, l’entrée de l’Académie Française.
Vous le voyez, l’impression est beaucoup plus réconfortante !
Bien à vous,
A. de Lapparent
ALS. Collection particulière, Paris 75017.
Time-stamp: "28.01.2016 20:56"