A. Chapey to H. Poincaré
29 janvier 09
Bagnoles de l’Orme
A Monsieur Poincaré.
Permettez-moi de ne pas venir vous féliciter à l’occasion de votre discours sur Sully Prudhomme. Pour moi, il n’est guère qu’un piétinement dans un espace restreint que j’oserai dire vulgaire. Est-ce votre faute ? Je ne vous accuserai pas…Quoi que vous paraissiez vous complaire dans le vide du sujet. Je cherche quelque beauté dans votre Héros de convention, je ne trouve que vague flottement et je ne vois jamais apparaître le port. L’éternel devenir n’est qu’une fiction cruelle. Le Créateur devait mettre et certainement a mis un port pour tout être qui transite et ma foi !, car j’en ai une, je ne vois dans votre prédécesseur ni poésie, ni science, ni métaphysique. Si l’on écarte la fadaise, la recherche et la vogue du faux toc ( ?). Là peut-être se trouve votre excuse. Ô mon Créateur, souverain auteur du beau, du vrai et du bien ! Préservez-moi d’une telle vie et plus encore d’une telle fin !
A Chapey
ACS 1p. Collection particulière, 75017 Paris. Last edit: 28.09.2014