5-2-4. H. Poincaré to Eugénie Launois
[Février 1877]
Rien de neuf
Le quatrième enfin pourquoi si jeune encor,
Quand ses ailes ont pris un mâle essor,
Déjà d’un jeu savant goûte-t-il les délices.
Ah, reconnaissez là les qualités propices
Qui feront de Gonzalve un employé parfait :
Quand dans une soirée un supérieur chauve
Dira “ faisons un mort ” de son ton de guimauve,
Il sera tout de suite au courant de son fait
Et ne baillera pas en regardant sans-cesse
L’autre salon ; où bruit la danse qu’il délaisse.
Le rond de cuir le jour, le tapis vert les soir,
C’est ce qu’il doit aimer, comme tu peux savoir
Et qu’il doit être heureux qu’un naturel facile
Lui fasse aimer cela comme probablement
Tilleur, il eut aimé sur un cheval ardent
Courant par la forêt se faire de la bile
“ Que je serais heureux si, loin de ma patrie,
Du sort dont m’exile la loi
J’entendais le doux son de quelque voix amie
Me dire on pense encore à toi ".
Je me disais cela, quand de grelots en cuivre
J’entendis un gai cliquetis
C’en est fait ; maintenant ce petit bruit délivre
Mon âme de tous ses soucis.
Ma pensée à ce bruit s’envole
Vers l’aimable personne à qui je dois ce don
De l’exil mon coeur se console
De cette voix amie en entendant le son.
(Voir dans le prochain numéro, réflexions sur la graphologie).
AL 2p. Collection particulière, Paris. C084.
Last edit: 28.09.2014