H. Poincaré to Eugénie Launois
[sans date]
Ma chère maman,
Rien de bien neuf. Hier j’ai été à la revue où j’ai vu beaucoup de canons d’acier. Nous avions essayé d’aller avec Mme Olleris au Mont Valérien où nous avons été recalés. Nous sommes allés ensuite dans l’enceinte du pesage et M. et Mme Olleris sont allés à Courbevoie où nous avons été les rejoindre après moult péripéties. Grande bousculade à la gare de Suresnes au milieu d’un immense jodot ; enfin nous entrons 12 dans un compartiment de 2de au milieu des imprécations d’un fumiste qui voulait faire le 13e et qui appelle Versaillais. C’est un train direct ; nous redescendons donc immédiatement pour nous enfiler dans une première d’un autre train où nous devisons avec un vétérinaire rat avec sa femme et son fils qui fait le 9e. Arrivés à Courbevoie nous y dînons, nous en repartons à 8 h nous attendons une heure le train qui a déraillé à Versailles ; rencontre d’un lieutenant d’infanterie et certificat d’un chef de gare.
Arrive le train ; nous nous empilons 12 dans une première y compris Gonzalve et le lieutenant d’infanterie et je ne suis pas bien sûr que le reste de la société ne reste pas sur le quai. À Paris cocher saoul et laïusseur qui nous fait aller comme le vent ; retard de 5 minutes. Une consigne qui est levée sur le certificat et qui a d’ailleurs cela de commun avec 8 + autres données par le colo, 8 pour chahut général du réfec et n pour dévissage illégal au géné et avec 6 salles de police données pour retard de 40’ dimanche, toujours paré par un artifice. [une phrase illisible en allemand].
AL 2p. En-tête de l’École Polytechnique. Collection particulière, Paris (B89).
Last edit: 28.09.2014