5-2-1. H. Poincaré to Eugénie Launois
[1er Mai 1874]
Ma chère maman,
La visite du ministre m’avait fait totalement oublier le topo que je t’avais écrit hier de sorte que je ne l’ai mis à la poste que ce matin. Nous sommes sortis hier et nous avons eu prolonge. Je suis retourné à Orphée, voici comment ; toute la famille Rinck et toute la famille Barré, Octave compris, y allaient ; je voulais d’abord les planter là ; quand je me suis aperçu qu’on ne donnait pour ainsi dire rien nulle part ; Croizette est malade ; etc. Alors j’ai fini par me décider à aller avec eux ; nous ne pourrons probablement pas aller au théâtre ensemble, parce que Vacquant va mourir ou est mort. La visite de du Barrail s’est passée sans incident particulier. On nous a fait défiler, puis faire l’exer ; il a fait un certain nombre de fours ; il a demandé à Lecornu s’il était arrivé par l’intelligence ou par le travail ; il m’a demandé si je voyais cela clair comme le soleil. Il avait la rage de demander aux serpents s’ils voulaient se faire tilleurs. Il faisait four sur four. À la fin il en trouve un ; enhardi par ce premier succès il lui demande son rang actuel ; 192 répond le larbin. Il va alors à Courlebaine et lui dit, vous destinez sans doute à la carrière militaire ; Non, mon général ; à la carrière civile, alors ; Non, mon général. Qu’est-ce que vous voulez faire alors ; je veux être marin mon général.
AL 2p. En-tête de l’École Polytechnique. Collection particulière, 75017 Paris.
Last edit: 8.05.2016