5-2-3. H. Poincaré to Eugénie Launois
[15 juillet 1874]
Ma chère maman,
Je suis encore à l’infirmerie ; je crois que ce n’est pas grand chose ; j’étais courbaturé depuis vendredi matin ; j’avais même craint que ceci n’eut quelque influence sur mon examen ; heureusement il n’en a rien été. Seulement dimanche, me sentant mieux, j’ai beaucoup marché et j’ai été obligé d’entrer ici aujourd’hui.
Je ne sais encore rien sur ma note. Le type m’a eu l’air très bien disposé, mais il ne m’a presque pas demandé de gigon. En somme je suis content.
Le 2d exam est plus raide car je vais passer avec un type qui cote très bas.
J’ai été hier à la revue qui était très chique. Les tilleurs, les Cyrards et les chasseurs ont surtout bien défilé et ont été très applaudis. Le Mac a été aussi applaudi quand il s’est approché des tribunes. Ce qui faisait surtout plaisir, c’était la grande quantité de canons Reffye. Les Prussiens se sont conduits comme des salops [sic]. Pendant que les autres officiers étrangers restaient auprès du Mac, ils s’en allaient rôder autour de nos nouvelles batteries.
Je ne comprends plus du tout l’histoire des champs. Je n’ai jamais rien envoyé à aucune société. J’ai seulement dû le faire mais j’en ai été empêché par ma maladie, puis par mes exams.
AL 2p. En-tête de l’École Polytechnique. Collection particulière, 75017 Paris.
Last edit: 8.05.2016