2-25. Josiah Willard Gibbs

Josiah Willard Gibbs (1839–1903) commence ses études à l’Université de Yale en 1854, où il soutient une thèse en ingénierie mécanique en 1863. Il devient alors tuteur en latin et philosophie naturelle à Yale, jusqu’en 1866. Comme tous les jeunes scientifiques américains de son temps, Gibbs continue ses études en Europe. Avec ses deux sœurs il part d’abord à Paris (1866–1867), ensuite à Berlin (1867–1868), et enfin, à Heidelberg (1868–1869). En 1871 il accepte une chaire sans solde en physique mathématique à Yale, où il produit une série de travaux fondamentaux en thermodynamique et en mécanique statistique, qui font l’admiration des théoriciens européens. Il contribue également à la théorie de la propagation de la lumière, et il développe une méthode d’analyse vectorielle qui sera le système de préférence des physiciens et ingénieurs à partir des années 1910.11 1 Sur la vie et les travaux de Gibbs, voir M. J. Klein (1972; 1983), Le Chatelier (1903), et les écrits de ses anciens élèves H. A. Bumstead (1928, xiii–xxviii) et L. P. Wheeler (1951).

Les travaux de Gibbs sont appréciés en France comme ailleurs sur le Continent. En 1900, Gibbs est élu correspondant de l’Académie des sciences, section de mécanique (Académie des sciences 1968, 231). Poincaré, quant à lui, cite volontiers son ouvrage sur les principes élémentaires de mécanique statistique (Gibbs 1902), bien qu’il le trouve “difficile à lire” (Poincaré 1904, 308).

Gibbs avait l’habitude d’envoyer ses articles de recherche à ses collègues théoriciens, dont Poincaré, mais nous n’avons retrouvé qu’une seule lettre de Poincaré à Gibbs. Celle-ci concerne la commémoration de l’anniversaire bicentenaire de Yale, pendant laquelle des doctorats honoris causa devaient être décernés. Parmi les récipients pressentis sont J. W. Strutt et Henri Poincaré, qui ont décliné l’invitation, et Jacques Hadamard et William Thomson, qui l’ont acceptée.22 2 Le président de l’American Mathematical Society, T. S. Fiske (1905, 244) a décrit la visite de Hadamard aux États-Unis.

Time-stamp: "15.11.2017 16:18"

Références

  • Académie des sciences de Paris (Ed.) (1968) Index biographique des membres et correspondants de l’Académie des sciences. Gauthier-Villars, Paris. Cited by: 2-25. Josiah Willard Gibbs.
  • R. Aris, H. T. Davis and R. H. Steuwer (Eds.) (1983) Springs of Scientific Creativity: Essays on Founders of Modern Science. University of Minnesota Press, Minneapolis. Cited by: M. J. Klein (1983).
  • T. S. Fiske (1905) Mathematical progress in America. Bulletin of the American Mathematical Society 11 (5), pp. 238–246. External Links: Link Cited by: footnote 2.
  • J. W. Gibbs (1902) Elementary Principles in Statistical Mechanics. Charles Scribner’s Sons, New York. External Links: Link Cited by: 2-25. Josiah Willard Gibbs.
  • C. C. Gillispie (Ed.) (1972) Dictionary of Scientific Biography, Volume 5: Emil Fischer–Gottlieb Haberlandt. Charles Scribner’s Sons, New York. Cited by: M. J. Klein (1972).
  • M. J. Klein (1972) Gibbs, Josiah Willard. See Dictionary of Scientific Biography, Volume 5: Emil Fischer–Gottlieb Haberlandt, Gillispie, pp. 386–393. Cited by: footnote 1.
  • M. J. Klein (1983) The scientific style of Josiah Willard Gibbs. See Springs of Scientific Creativity: Essays on Founders of Modern Science, Aris et al., pp. 142–162. Cited by: footnote 1.
  • H. Le Chatelier (1903) J. Willard Gibbs, sa vie et son œuvre. Revue générale des sciences pures et appliquées 14, pp. 644–688. External Links: Link Cited by: footnote 1.
  • W. R. Longley and R. G. V. Name (Eds.) (1928) The Collected Works of J. Willard Gibbs, Volume 1: Thermodynamics. Yale University Press, New Haven. External Links: Link Cited by: footnote 1.
  • H. Poincaré (1904) L’état actuel et l’avenir de la physique mathématique. Bulletin des sciences mathématiques 28, pp. 302–324. External Links: Link Cited by: 2-25. Josiah Willard Gibbs.
  • L. P. Wheeler (1951) Josiah Willard Gibbs: The History of a Great Man. Yale University Press, New Haven. Cited by: footnote 1.