3-11. William Henry Mahoney Christie

William Henry Mahoney Christie (1845–1922) fut le fils de Samuel Hunter, professeur de mathématiques à la Royal Military Academy de Woolwich et membre de la Royal Society. Christie est éduqué à Londres dans la King’s College School, puis au Trinity College à Cambridge. En 1868, il fut classé fourth wrangler dans les Mathematical Tripos. Il obtient ensuite le master au Sidney Sussex College. En 1870 Airy l’a engagé comme Chief assistant à l’Observatoire royal de Greenwich.

À Greenwich, Christie s’est intéressé à la théorie de la lune, et ensuite, aux problèmes de l’optique générale, et notamment à la spectroscopie. En 1877, Christie collabora à la création de l’Observatory Magazine, qu’il gère jusqu’en 1881, lorsqu’il devient Astronomer Royal. À une échelle internationale, Christie a contribué à faire attribuer au méridien de Greenwich la fonction de premier méridien du monde, ce qui veut dire méridien zéro des longitudes et méridien d’origine de l’heure civile. Sous sa direction, la différence des longitudes Paris-Greenwich fut mesurée trois fois (1888, 1892 et 1902).

Christie fut élu membre de la Royal Astronomical Society en 1871 et membre de la Royal Society en 1881. Il est devenu correspondant de l’Académie des sciences de Paris, section d’astronomie, en 1896, et en 1904, il fut élu membre étranger du Bureau des longitudes.11 1 Académie des sciences 1968, 121; Annuaire du Bureau des longitudes, 1910, D5. Sur la carrière et les travaux de Christie, voir l’article du DSB de North (1971).

La correspondance entre Christie et Poincaré concerne les phases préparatoires de l’opération de la mesure de la différence des longitudes Paris-Greenwich de 1902, qui ont eu lieu entre 1899 et 1901. Au début des négociations, Poincaré fut président du Bureau des longitudes, et il fut également un délégué de la France à l’Association géodésique internationale. C’est au sein de cette association qu’en 1898, la France et la Grande-Bretagne furent sollicitées pour entreprendre une nouvelle mesure de la différence des longitudes entre les méridiens fondamentaux des deux pays. En effet, deux autres mesures avaient été auparavant réalisées en 1888 et 1892, mais les résultats obtenus par les deux équipes ne concordaient pas.22 2 À ce propos, voir Kershaw (2014), Bassot & Defforges (1891), et Turner (1891).

Christie appréciait les contributions de Poincaré à la science astronomique, surtout en ce qui concerne ses “généralisations mathématiques très étendues appliquées à l’astronomie gravitationnelle”. C’est à ce titre que Christie a soutenu Poincaré pour la médaille Bruce de la Société astronomique du Pacifique.33 3 Poincaré est devenu le premier lauréat français de la médaille Bruce en 1911, avec le soutien de Christie, exprimé par lettre au Secrétaire de la Société astronomique du Pacifique: I would remark that the Bruce Gold Medal has not yet been awarded to a French astronomer, and M. Poincaré by his far-reaching mathematical generalisations applied to gravitational astronomy is marked out as the fittest French recipient of the medal. (Christie au Secrétaire de la Société astronomique du Pacifique, 10.10.1908, RGO Archives, Cambridge University Library)

Time-stamp: "28.01.2016 18:24"

Références

  • Académie des sciences de Paris (Ed.) (1968) Index biographique des membres et correspondants de l’Académie des sciences. Gauthier-Villars, Paris. Cited by: footnote 1.
  • L. Bassot and G. Defforges (1891) Sur la détermination récente de la longitude Paris-Greenwich. Monthly Notices of the Royal Astronomical Society 51, pp. 407–413. Cited by: footnote 2.
  • M. Kershaw (2014) ‘A thorn in the side of European geodesy’: measuring Paris-Greenwich longitude by electric telegraph. British Journal for the History of Science 47 (4), pp. 637–660. Cited by: footnote 2.
  • J. North (1971) Christie, William Henry Mahoney. In Dictionary of Scientific Biography, Volume 3: Pierre Cabanis–Heinrich Von Dechen, C. C. Gillispie (Ed.), pp. 261. Cited by: footnote 1.
  • H. H. Turner (1891) On the recent determination of the longitude Paris–Greenwich (reply to Colonel Bassot and Commandt Defforges). Monthly Notices of the Royal Astronomical Society 51, pp. 413–420. Cited by: footnote 2.